Quand un documentaire s’inspire d’un mémoire de Master

En 1964, l’Italie remporte le concours de l’Eurovision avec « Non ho l’età », bijou de chanson pop interprété par Gigliola Cinquetti. Traitant d’un amour impossible, la chanson rencontre rapidement un succès phénoménal auprès de millions de personnes. Pour toute une génération d’immigrés italiens, elle devient le symbole de la nostalgie et du mal de pays. De nombreux italiens vivant dans le monde entier vont alors écrire à Gigliola Cinquetti pour la remercier et lui raconter leur expérience de migrants.

Du mémoire au documentaire

En 2011, cette correspondance devient la source d’un mémoire en Faculté des lettres. Étudiante en histoire, Daniela Delmenico choisi d’étudier l’immigration italienne à travers une centaine de lettres envoyées par des italiens vivant en Suisse. Intitulé « Ammiratori italiani sfortunatamente all’estero. Lettere a Gigliola Cinquetti dalla Svizzera, 1964-1979) », son mémoire permet de récolter de nombreuses informations sur les conditions matérielles et l’état d’esprit des immigrés italiens en Suisse. Une façon de traiter l’histoire de l’immigration italienne du point de vue de ses principaux protagonistes à une époque où émergeait les premières initiatives contre les étrangers et les courants xénophobes.

C’est en découvrant ce mémoire que le réalisateur Olmo Cerri décide de consacrer un documentaire à cette histoire. Après avoir contacté la Section d’histoire et Daniela Delmenico, Olmo Cerri retrouve quatre auteurs de ces lettres et les fait témoigner dans son documentaire pour offrir un regard inédit sur la question de l’immigration italienne en Suisse.

Présenté dans de nombreux festivals, dont Visions du réel, le documentaire « Non ho l’età » est actuellement projeté dans les salles romandes, notamment du 13 au 19 juin à Lausanne (Zinéma).

• Maggiori info